Les 4 meilleures variétés d'Hortensias paniculata
Dans cet article, je vous présente 4 variétés incontournables et réponds à toutes vos interrogations : où, quand et comment planter un Hortensia...
Où planter un Hortensia ? Quand et comment le planter ? Quand tailler un Hortensia ? Comment le tailler ? Quel Entretien ? Quel type de sol ?
Tout est magique dans les fleurs d’Hortensias, elles sont d’une richesse incroyable ! Elles possèdent une diversité de formes inépuisable : arrondies, plates, en bonnets de dentelles, en bonnets de grand-mère, en panicules, en cônes… Et une quantité de nuances infinie, les couleurs ne finissent jamais d’évoluer de l’été jusqu’aux premières gelées. Vous les quittez du regard quelque temps et leur tonalité n’est plus la même.
Un magicien, un peintre, la terre, le ciel, mystère !
Carl Von Linné, en 1753, confirme cette appellation dans son ouvrage « Species Plantarum », véritable point de départ de la nomenclature botanique toujours en vigueur aujourd’hui. Il parle en effet de l’Hydrangea arborescens, Hydrangea signifiant le genre et arborescens l’espèce. Hydrangea venant du grec : HYDRO « eau » et angos « vase, coupe » en relation avec son fruit, une capsule en forme de coupe.
Le nom « Hortensia » vient de Phillibert Commerson, mais pourquoi ce nom ? Aujourd’hui, il reste encore rempli de mystère quant à son inspiration ou plutôt son inspiratrice ! Tout d’abord il nomme cette plante, découverte sur l’Isle de France (Ile Maurice aujourd’hui), « Peautia Coelestina ». Puis peu de temps après, elle devient « Hortensia coerulea » en hommage à une Hortense mais nous ne savons pas vraiment laquelle puisqu’il n’a jamais écrit le nom de sa muse. Phillibert Commerson meurt en 1773 à l’âge de 46 ans. Il est le premier botaniste français à introduire cette plante en France sous forme d’échantillon séché, dans son herbier conservé aujourd’hui au Museum National d’Histoire Naturelle.
Jeanne Barret, écrit Michèle Khan, est la première femme au monde à faire le tour complet du globe terrestre . Elle est aussi et surtout la première femme à rapporter de l’Ile Maurice en France, après la mort de Phillibert Commerson, trente quatre caisses scellées. Sur les 5000 espèces répertoriées, 3000 sont nouvelles. Avec l’aide de Mr Jossigny (le dessinateur de Commerson), elle établit la liste des herbiers et ensemble ils font parvenir ce trésor au Jardin du Roi, où Jussieu autre Botaniste est chargé de les mettre en ordre. Dans une de ces caisses se trouve l’Hortensia coerulea, qui plus tard sera nommé macrophylla, mais c’est une autre histoire.
Il est juste et important de faire partager la découverte de cet arbuste incomparable entre Phillibert Commerson et Jeanne Barret. Ils méritent tous les deux d’être au « firmament des botanistes ». Tant pour leur travail considérable comme pour toutes les plantes que nous leur devons aujourd’hui dans nos jardins. Jeanne est restée discrète et fidèle jusqu’à son dernier souffle. Des scientifiques américains ont voulu lui rendre hommage et justice en lui dédiant le Solanum ‘Baretiae’, une plante grimpante découverte en 2012 en Amérique du sud. Qu’il est bon de savoir qu’enfin, justice et reconnaissance lui sont rendues à travers une plante qui porte son nom.
Aussi, nous devons également les premières descriptions d’Hortensias à deux médecins naturalistes qui, pour leur part, les ont découverts au Japon. Il s’agit de Carl Peter Thumberg, (1743-1828) élève de Linné et Philippe Franz Von Siebold (1796-1866) botaniste allemand. Tous les deux, par ruse et par échange de leur savoir en médecine occidentale, vont pouvoir pénétrer quelque peu au Japon. Il faut savoir qu’à l’époque le pays était complètement fermé au monde. C’est grâce à la compagnie néerlandaise des Indes orientales, les deux médecins ont pu rapporter de nouvelles espèces dont l’Hydrangea macrophylla classé d’abord dans les Viburnum macrophylla.
Je termine l’histoire de l’Hortensia par cette citation de Corrine Mallet dans son précieux livre « Hortensias et autres hydrangea » : “Qu’un hommage soit rendu aux médecins, naturalistes, botanistes qui sont morts au champ des fleurs"
Toute la gamme des rouges ou rose velours qui vont terminer en prenant toutes les couleurs des différentes terres, de Sienne, d’ocre, d’ombre naturelle et surtout de ces fameuses terres vertes indéfinissables. Toutes ces couleurs qui sont tellement utilisées dans les peintures des fresques du temps de l’empire romain au Moyen-Âge. Cette couleur « terre verte » définit à la perfection les tons que peuvent prendre les fleurs d’Hortensia. Ils passent en douceur des bleus aux verts sans que l’on puisse affirmer s’ils sont, ou verts, ou bleus.
Mystère de la nature qui n’arrête jamais de nous surprendre…
Les fleurs d’Hydrangea ne portent pas des fleurs uniques mais des bouquets appelés inflorescences qui se distinguent en deux catégories :
De la famille des Hydrangéacées, les Hydrangea sont riches d’une cinquantaine d’espèces qui se déclinent en milliers de variétés.
C’est ainsi ! Une loi de la nature qui tient forcément de la chimie mais peut être aussi de l’alchimie.
Les Hydrangéas poussent naturellement en Amérique du Nord et en Asie. Au Japon et en Chine, ils sont endémiques et cultivés depuis des temps immémoriaux. Encore aujourd’hui de nouvelles espèces sont découvertes, c’est un véritable vivier à ciel ouvert.
L’espèce Hydrangea macrophylla est présente dans les jardins des zones tempérées à travers le monde entier.
L’Hortensia est devenu le symbole de la Bretagne après l’ajonc et la Bruyère. Il est partout : adossé aux vielles pierres, aux murs blancs, au devant des chapelles, dans les jardins de bord de mer, en pleine campagne, sur les îles, au soleil, à l’ombre, aux quatre points cardinaux, il est omniprésent, il fait partie intégrante du paysage breton.
Aux Açores, il s’est tellement bien acclimaté qu’on le croit indigène et sur l’île depuis toujours.
Les plus grands obtenteurs d’Hydrangea en France sont les pépiniéristes Lemoine et fils à Nancy dans les années 1895, à Vendôme, Emile puis Louis Mouillère et au Havre Henri et Louis Cayeux. Nous devons l’Hortensia ‘Merveille sanguine’ d’un rouge sombre extraordinaire à Henri Cayeux en 1936.
Macrophylla vient du grec, MAKROS (long, grand) et PHULLON (feuille).
Le nom Hortensia qualifie surtout cette espèce et évoque des arbustes au feuillage caduc de forme arrondie avec des grosses fleurs globuleuses. Ses feuilles sont opposées et ses tiges très rapprochées ne disparaissent pas l’hiver. Ce sont les plus répandus dans le monde, ils sont très décoratifs, séducteurs et très faciles à cultiver. C’est celui que l’on appelle l’Hortensia du jardin de nos grands mères. Peut être parce que les grands mères prennent le temps de soulever les pétales pour y découvrir d’autres nuances encore plus subtiles et délicates.
Leurs inflorescences sont différentes suivant les variétés. Elles peuvent être en grosses boules comme l’Hortensia blanc ‘Sœur Thérèse’, l‘Hortensia ouge sang ‘Merveille Sanguine’….
Ou encore à fleurs plates, ils se font alors appeler « Hydrangea à bonnets de dentelles » ou « Hydrangea à bonnets de grands mères ». Quelle poésie !
L’Hortensia à fleur plate bleue ‘Blaueling’, ou blanche avec l’Hortensia à fleurs plates blanches ‘Lanarth White’…. Les feuilles des Hydrangeas macrophylla sont grandes (12 à 15 cm), opposées, ovales et dentelées d’un vert franc lumineux qui s’empourpre à l’automne. Quelques variétés se font remarquer avec leur feuillage pourpre comme l’Hortensia macrophylla ‘Salsa’.
Leurs feuilles opposées et ovales comme celles des macrophylla sont plus petites ainsi que leurs fleurs. Les Hydrangea serrata sont aussi moins denses et leur végétation plus naine.
On retrouve l’Hydrangea serrata en grosses boules comme l’Hortensia serrata ‘Preziosa’ ou à fleurs plates comme l’Hortensia serrata ‘Blueberry Cheesecake’.
Leurs inflorescences sont globuleuses, grandes, toutes rondes, blanc crème mêlé de vert tendre. Ce sont de vrais bouquets de lumière dans le jardin.
La particularité de l’Hydrangea quercifolia est dans ses feuilles lobées magnifiques qui ressemblent à celles des chênes d’Amérique. Elles prennent des couleurs superbes à l’automne. De plus, elles servent d’écrin aux grandes inflorescences coniques blanc crème, vert tendre, plus ou moins rosé qui se détachent en beauté sur le vert sombre pourpré.
Les Hortensias demandent une exposition lumineuse sans excès. En Bretagne et en Normandie, au Sud de la Loire, ils vont préférer l’ombre.
Les Hortensias macrophylla, serrata, quercifolia, vont aimer les situations ombragées et fraîches. Ils se plairont à merveille à l’ombre d’un mur ou d’un sous bois léger.
Les Hortensias paniculata et arborescens quant à eux aiment le soleil et sont résistants à la sécheresse. Ils n’ont pas besoin d’un sol acide, un sol neutre leur convient très bien.
Les Hortensias (Hydrangea en latin) se plantent de préférence à l’automne car ils ont besoin de beaucoup d’eau la première année de plantation. L’hiver va leur permettre de bien s’installer. Si vous plantez au printemps, il est indispensable de beaucoup arroser pour éviter le dessèchement de la plante.
Si votre sol est calcaire ajoutez de la terre de bruyère et aussi du compost, les Hortensias adorent les terres riches, fraîches et humifères. Si vous ne connaissez pas la nature de votre terre, n’hésitez pas à lire notre article pour savoir comment reconnaître votre type de sol.
Dans le jardin
Tout d’abord, il faut creuser un trou (3 fois la taille de votre motte), puis :
Important : veiller à arroser régulièrement la première année de plantation jusqu’à l’automne. Ne pas hésiter à pailler pour que le sol reste frais.
En pot
Pour commencer, il faut vérifier le pot est suffisamment percé dans le fond pour assurer l’évacuation de l’eau.
Les Hydrangeas macrophylla et serrata trouveront leur place contre un mur qu’ils vont sublimer avec leurs tons éblouissants… Sous l’ombre légère d’Érables japonais.
Les Hortensias peuvent également se positionner au devant de Rhododendrons à grande végétation ou de Camélias qu’ils vont succéder en floraison.
Pour ce qui est des Hydrangeas arborescens, avec leur allure un peu dégingandée, ils seront du plus bel effet dans un massif. Accompagnez-les de plantes bien structurées, taillées en boules comme les Pittosporum par exemple, ils vont se mettre en valeur mutuellement. De plus, ils apporteront une belle lumière.
Les Hydrangea quercifolia (à feuilles de chênes) quant à eux vont se plaire dans un sous bois léger, ils vont s’étaler à leur aise, les Fougères à leur pied seront les bienvenues.
Une petite astuce : à la fin de septembre, début octobre, si vous voulez conserver des fleurs d’Hortensias tout l’hiver, ôtez les feuilles, mettez les en vase avec un peu d’eau au fond et oubliez-les. Vous verrez, l’eau va s’évaporer et au toucher vous allez constater que vos hortensias sont secs et que leurs belles couleurs sont toujours là, moins vives, plus couleurs pastel mais le charme opérera toujours.
Les Hydrangea se taillent en fin d’hiver vers la fin mars. À ce moment-là, coupez les ombelles habillées de dentelles, juste au dessus des bourgeons terminaux déjà bien formés. Puis supprimez toutes les branches mortes et éclaircissez en éliminant encore quelques branches au cœur de l’arbuste. N’oubliez pas sur les macrophylla et les serrata les promesses de fleurs sont déjà présentes.
Les Hydrangea arborescens quant à eux, se taillent en gardant bien la structure de la plante pour que ses rameaux puissent porter les inflorescences de l’année qui se forment sur les nouvelles pousses.
Enfin, les Hydrangea paniculata, tout comme les Hydrangea quercifolia ont simplement besoin d’une taille de structure, en veillant bien à éliminer les branches mortes ou abîmées pour aérer la plante.
Si le sol est trop calcaire l’Hortensia risque de souffrir d’une chlorose, c’est à dire d’un jaunissement des feuilles. Le calcaire bloque l’absorption du fer. C’est pour cette raison que dans un tel sol, il faut ajouter de la terre de bruyère et du compost. En hiver, vous pouvez égalment ajouter du terreau de feuilles décomposées.
Un arrosage régulier et important la première année de plantation est nécessaire pour que la plante s’installe et trouve tous les éléments indispensables à son bon développement.
Bibliographie
Lucille Allorge avec Olivier Ikor : « La fabuleuse odyssée des plantes » aux éditions JC Lattès
Michèle Kahn : « La clandestine du voyage de Bougainville » grands romans Points
Corinne Mallet : « Hortensias et autres hydrangea » aux éditions Robert Mallet et « Hortensias – Hydrangeas » aux éditions Ulmer
Patrick De Sèze : « Hortensias – Hydrangeas » aux éditions Larousse
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