Comment trouver les mots justes pour parler de ces petits arbres ou arbustes d’exception. Élégants, lumineux, d’un graphisme incroyable ils sont, ou deviennent avec les années comme des sculptures dans les jardins. Durant toute l’année ils provoquent, l’émotion, le charme, l’admiration. Au printemps, la naissance des feuilles est d’une douceur renversante. L’été, l’ombre de leur feuillage est inégalable. L’automne, leurs couleurs changeantes sont une véritable explosion de feu. Et l’hiver, leurs troncs et branchages ressemblent à des sculptures « vivantes », surtout les Érables au port prostré. |
L’histoire des Érables japonais en Europe commence par Carl Peter Thunberg. À l’origine d’une plante venue d’ailleurs se cache toujours un naturaliste. C’est ce très curieux médecin et botaniste suédois qui sera le premier à en parler. Il découvre les Acer japonicum et palmatum dans les forêts montagneuses du Japon. Carl Peter Thunberg était l’élève de Carl Von Linné à qui l’on doit la classification des plantes en vigueur aujourd’hui et reconnue comme la meilleure par Louis XIV.
En 1771, durant un voyage aux Pays Bas, Carl Peter Thunberg étudie les jardins botaniques et se propose comme chasseur de plantes à la compagnie néerlandaise des Indes. Cette fonction va lui permettre de partir au Japon. Sa bonne maîtrise du néerlandais, et sa formation de médecin, vont lui permettre de négocier ses connaissances en médecine occidentale contre de nouveaux spécimens végétaux.
Il faut savoir qu’à cette époque, le Japon très secret est fermé au monde. Seule la compagnie néerlandaise des Indes a un droit d’entrée. En 1776, Carl Peter Thunberg quitte le Japon avec une quantité considérable de plantes. Le résultat de ses recherches paraît sous le titre de « Flora japonica ». Il donne à de nombreuses espèces le nom de « japonica » d’où nos beaux Érables du Japon.
Pour les Érables du Japon l’exposition idéale est une ombre légère et lumineuse. c’est à dire un coin ombragé mais traversé largement par les rayons solaires, surtout pour les Acer japonicum. Par contre, certaines variétés comme l’Érable du Japon doré ‘Aureum’, ont besoin d’une ombre plus soutenue pour protéger leurs feuilles très tendres des brûlures du soleil direct.
Aussi, sachez-le, les Érables détestent les courants d’air venant du Nord ou de l’Est.
Dans les régions au climat tempéré, telles que la Bretagne, ou la Normandie, beaucoup d’Érables se plaisent au soleil. Pour les régions plus chaudes à l’ambiance plus sèche, une ombre légère sera la bienvenue.
Gardez en tête que pour obtenir de belles couleurs de feuillages du printemps à l’automne, l’arbuste aura besoin de beaucoup de luminosité et de clarté.
L’Érable du Japon affectionne les sols frais, légèrement acides, bien drainés et humifères, riche en matières organiques pour évoluer dans des conditions optimales. Nous conseillons d’ailleurs de pailler son pied chaque automne, avec des feuilles mortes ou de l’écorce de pin très fine.
À savoir : évitez les sols lourds et compacts, sans doute imperméables. Si vous devez planter dans un sol comportant ces caractéristiques, nous avons une solution pour vous. Ouvrez un trou égal à 3 fois la largeur de la motte et la même chose en profondeur, mélangez 60% de terre de bruyère et un amendement à base de matière organique à votre terre de jardin pour terminer en surélévation de 10 cm par rapport au niveau du sol.
La plante ainsi installée se trouve dans une terre aérée, favorable à sa croissance. Couvrez l’espace de plantation avec des écorces de pin pour éviter le tassement du sol et ralentir l’installation d’adventices.
Les Érables du Japon poussent lentement, néanmoins certaines variétés peuvent atteindre 10m comme l’Acer palmatum ‘Senkaki’ ou Acer palmatum ‘Seiryu’ (ci-contre en automne).
Quant aux Acer palmatum dissectum : (Palmatum se traduit par feuilles palmées, en forme de main et dissectum nous indique que les feuilles sont très finement découpées)
Ils sont mieux adaptés aux petits espaces avec leur port prostré et leurs branches retombantes, étalées et souples. Semblables à de petits dômes un peu hirsutes, les Acer palmatum ‘Dissectum‘ sont verts ou pourpres.
Pour choisir l’implantation de votre Érable dans le jardin, il est important de tenir compte de sa croissance et de sa taille à maturité. Trouvez-lui un endroit privilégié à l’abri des vents d’Est et du Nord mais pas à l’abri des regards.
Retenez pour lui un lieu ou vous pourrez l’admirer et suivre ses métamorphoses tout au long de l’année au gré de la lumière, de la pluie, de la neige, des saisons…
Les Érables japonais sont des spectacles permanents qui s’offrent naturellement au regard. Même quand il pleut en hiver, ils sont magnifiques, leurs bourgeons naissants retiennent les petites gouttelettes de pluie qui se transforment sous nos yeux en perles de diamant.
Notre conseil : optez pour les formes prostrées, plutôt retombantes pour les petits espaces et la culture en pot comme l’Acer ‘Shaina‘, par exemple. Pour une plantation en isolé, orientez-vous vers des variétés plus « imposantes » comme l’Acer ‘Deshôjô’ ou encore l’Acer ‘Bloodgood‘. Ils donnent le ton, au printemps et à l’automne, ils sont somptueux.
L’Érable est un arbuste caduc. Après s’être donné en spectacle en se parant de couleurs flamboyantes à l’automne, il va perdre toutes ses feuilles. Sa sève va redescendre, il entre en repos végétatif. À l’abri de tout stress, la fin de l’automne est donc la meilleure période pour planter ou rempoter votre Érable et mettre ainsi toutes les chances de votre côté ! Et rappelez-vous :
Durant son premier hiver à vos côtés, il va pouvoir s’enraciner et s’installer tranquillement et dès le printemps vous émerveiller par la tendresse de ses feuilles.
Le saviez-vous : Toute plantation ou rempotage doit se faire en dehors d’une période de gel ou de fortes chaleurs. Si vous choisissez de planter au printemps, faites-le en tout début de printemps et gardez un œil avisé sur l’arrosage pour le premier été.
Tout d’abord il faut commencer par creuser un trou d’environ 3 fois la motte du plant puis :
Pour obtenir l’effet escompté, nous vous conseillons de choisir un pot d’environ 3 fois la taille de la motte, en harmonie avec le port de l’Érable.
À savoir : La culture en pot est une très bonne solution pour les amoureux d’Érables du Japon qui n’ont pas une terre adaptée : argileuse, calcaire ou trop humide… Sur les balcons et terrasses, évitez le soleil direct et les vents froid
L’Érable du Japon aime la compagnie des plantes de terre de bruyère, comme elles, il apprécie les terrains plutôt acides.
L’Acer palmatum ‘Dissectum’ vert va donner de l’éclat aux fleurs d’Azalée au printemps. Le graphisme de ses feuilles très fines va jouer avec la rondeur et la délicatesse des pétales d’Azalée et avec ses feuilles toutes petites et toutes rondes.
Les Érables vont apporter une grande légèreté aux Rhododendrons et aux Camélias. Ce dernier va se sentir animé et éclairé par l’insouciance des Érables qui bougent au gré du vent et qui se laissent traverser par la lumière.
Le Pieris japonica avec ses feuilles rouges au printemps, la Daphnés, les Kalmias vont également adorer leur présence.
Originaire du Japon, c’est tout naturellement que l’Érable se retrouve dans les jardins d’inspiration zen, sa finesse et sa transparence lui confèrent un côté apaisant, reposant. Dans ces jardins minimalistes, l’Érable peut s’accompagner d’Azalée ou de Pittosporum taillés en rond et entouré de minéral pour révéler toute sa beauté et sa préciosité.
Plantez des Hellébores aux pieds des Érables prostrés. En hiver, ils se mettent en valeur naturellement.
Les Érables qui prennent de la hauteur vont apprécier la présence des Cornus de toute beauté au printemps ainsi que des Bambous très graphiques et très légers…
Ce que les Érables n’aiment pas c’est d’être oubliés dans un massif avec trop de couleurs et de fouillis. Ils aiment la sobriété et l’élégance des plantes bien structurées.
Facile d’entretien si les règles de rempotage, de plantation et d’exposition sont respectées, l’Érable ne demande que peu d’attention.
Un impératif, ne jamais tailler les branches terminales, les Érables à port dressé ont une architecture naturellement harmonieuse.
La taille consiste essentiellement à conserver une belle structure à l’arbuste, par exemple en retirant les branches mortes, ce qui va donner de la transparence et découvrir les troncs et branches enlacées sous les variétés au port retombant.
Les maladies peuvent apparaître de diverses manières et sont généralement liées aux conditions de plantations (sol et/ou exposition) qui ne sont pas satisfaisantes. La plante est affaiblie.
L’idée est donc nécessaire de s’efforcer d’offrir les meilleures conditions possibles : arrosage adapté, apport d’engrais résonné et adapté, taille d’entretien si nécessaire (végétation trop dense).
Deux raisons possibles :
1- Un manque d’eau, vérifier la régularité de l’arrosage et attention également à l’excès d’eau
2- Un temps chaud et sec a brûlé le bord des feuilles, la plante est mal placée, en hiver la replanter sous une ombre légère de feuillus. En pot, la déplacer à l’abri des rayons chauds du soleil.
Les pucerons sont de petits insectes suceurs et piqueurs de couleur noires ou vertes. Ils s’installent en colonie mais pas n’importe quand ! Uniquement lorsque votre Érable produit ses jeunes pousses de printemps. L’attaque provoque alors un enroulement des jeunes feuilles qui se tordent. Le puceron est aussi vecteur de fumagine (dépôt noir sur les feuilles).
Pour lutter contre les pucerons, 2 solutions s’offrent à vous : les coccinelles qui en sont friandes ou les décoctions de purin à vaporiser (ortie ou fougère).
Phénomène souvent observé en été, il est généralement précédé d’une décoloration jaunâtre sous forme de cercles en juin/juillet. Ces tâches deviennent par la suite noires bordées de jaune. Les feuilles très touchées peuvent alors tomber. C’est souvent lié à une atmosphère trop humide. Lorsque vous commencez à observer ce phénomène sur la plante, il faut impérativement supprimer toutes les feuilles touchées et les brûler.
C’est un champignon qui attaque le système racinaire. Il se développe à cause d’un excès d’humidité. La fusariose attaque tout particulièrement les jeunes sujets où l’on observe la mort d’une ramification isolée.
Le meilleur traitement est de faire en sorte d’avoir un sol aéré, drainé sans trop d’humidité.
C’est un champignon vasculaire nommé Verticillum qui pénètre dans la plante par les vaisseaux racinaires bloquant ainsi la sève. La verticilliose va provoquer le dépérissement d’un rameau voire de toute la plante.
Les solutions pour éviter le développement de ce champignon vous être similaire à celles de la fusariose : éviter la plantation en sol lourd et humide (argileux), avoir un sol drainant et/ou planter en butte pour limiter les eaux stagnantes.