Il faut bien se rendre à l’évidence, on a beau rêver de plantes exotiques quand on est dans le Nord et inversement d’une pelouse bien verte dans le Sud … les végétaux ne s’implantent pas dans tous les climats.
Quel joli jargon peut-on croiser sur les fiches de recommandations horticoles ici ou là : plante acidophile, pour terrain frais, sol drainant, calcicole… A moins d’être cruciverbiste ou féru de technique horticole, ces mots doivent vous paraître aussi barbares que barbants.
Vous me direz, à quoi bon savoir que cette plante est acidophile (préfère les sols acides) si on ne connait pas son sol ? Et bien, allez, on remet tout à plat et on vous explique tout ça… Simplement et avec des cas concrets facile à tester. Ça vous dit ? C’est parti.
Certaines plantes poussent sur le bord des ruisseaux, d’autre sur des falaises asséchées … ainsi on ne plantera pas du Thym dans un terrain gorgé d’eau l’hiver comme on évitera de repiquer un Papyrus en butte sur un sol caillouteux.
Le terrain drainant est un sol sablonneux ou caillouteux (en bref avec des cailloux plus ou moins gros) ne gardant pas l’eau stagnante. Les pluies sont rapidement essuyées rendant le sol idéal pour les plantes de rocailles.
Le terrain humide est en général argileux. Il maintient l’eau stagnante après les pluies mais aussi la glace l’hiver. Idéal pour les végétaux gourmands en eau mais aussi les plantes de berges semi-aquatiques. Ce type de terrain se révèle également une zone toxique pour les autres végétaux manquant cruellement d’air dans le sol asphyxiant ainsi les racines.
Astuce 1 : rendre son terrain drainant en terrain frais. Apporter du compost régulièrement en automne afin de l’incorporer au sol.
Astuce 2 : rendre son terrain humide en terrain frais. Pour ne pas rentrer dans des grands travaux dispendieux de drainage, faites vous aider … par les plantes. Implantez des arbustes ou des vivaces à racines pivotantes (profondes) qui agiront pour vous comme des milliers de micro-drains, effet assuré en quelques années. Apportez du compost en automne ou en sortie d’hiver mais uniquement au dessus du sol, celui-ci sur-enterré dans un sol sans air ne pourrait être assimilé.
Alors pour faire simple on parle ici de ce qui compose votre sol au niveau granulométrie, ah zut on avait dit pas de jargon …. Alors on évoque dans ce chapitre la teneur dans votre terre de grains de sables.
Le terrain sableux : il s’égraine au fil des doigts comme une pâte à tarte sablée ou trop farinée. Cette forte rétention de sable rend le terrain drainant mais aussi en général moins fertile. Il est idéal pour les végétaux ne supportant pas l’eau stagnante comme les plantes bulbeuses, les aromatiques et plantes de rocaille.
Le terrain limoneux : cette fois votre pâte à gâteau est parfaite ! Souple et aérée, un savant mélange d’argile et de sable rendant votre terre agréable à travailler sans coller. Ce sol fait presque l’unanimité du monde végétal.
Le terrain argileux : pour le reconnaitre, il suffit de confectionner des boudins en roulant la terre entre ses mains. La pâte à gâteau est devenue pâte à modeler mais elle n’amusera pas le jardinier pour ce terrain plus difficile à travailler. Rassurez vous la plupart des végétaux apprécient tout de même ce sol qui se montre fertile et frais.
A lire :
Nous vous recommandons, aux éditions Ulmer : « Que planter en terre argileuse ? » par Antoine Breuvart.
Maintenant nous rentrons dans le monde invisible et immuable de l’acidité du sol. Je vous vois lever les yeux (si si) à quoi ça sert si ça ne se voit pas et surtout si ça ne se change pas ? Et bien à comprendre pourquoi certains groupes de végétaux souffrent dans votre terrain et éviter de planter des plantes inadaptées.
Terrain calcaire : le sol a un PH basique (supérieur à 7) mais cette note positive n’est pas forcément favorable aux végétaux car la terre capte comme un aimant certains éléments nutritifs les rendant non assimilables par les plantes acidophiles. Le feuillage alors en manque de fer par exemple, ne pourra synthétiser la précieuse chlorophylle. Les feuilles jaunissent, la plante manque de vigueur et s’étiole.
Terrain neutre : le Ph est proche de 7, la plupart des végétaux s’implanteront confortablement dans votre terrain.
Terrain acide : c’est le célèbre terrain qui fait bleuir les fleurs d’hortensias. Idéal pour les Camélias et les Rhododendrons mais l’acidité peut « picoter » les plantes calcicoles plus habituées aux coteaux de craie des plateaux calcaires.
A découvrir :
Un nouveau livre est à découvrir aux éditions Ulmer (avril 2018) : « Toutes les plantes pour sols calcaires. » par Dominique Brochet.
Fiez-vous à vos adventices, grrrr encore du jargon, pardon « mauvaises herbes », certaines sont de bons indicateurs de biotope. On appelle ces plantes types d’un terrain des « bio indicatrices ».
Du Mouron : Bonne nouvelle ! Votre sol est structuré et fertile |
Du Chardon, des Coquelicots, du Trèfle blanc : Votre sol est calcaire. |
Du Liseron, du Plantain, des Boutons d’or : Votre sol est argileux et asphyxié-tassé. |
Des Pâquerettes : Votre sol est acide et dépourvu de Calcium. |
Des Fougères sauvages : Votre sol est pauvre et acide. |
Des Orties : Votre sol est riche en azote et humifère. |
Des Pourpiers : Votre sol est érodé et calcicole. |