Savoir anticiper dès l’automne pour vivre un été serein face à la chaleur et à la sécheresse
Anticiper pour plus de sérénité. Les jardiniers confirmés du Sud du pays, grands tacticiens devant les affres de la sécheresse et de la chaleur, connaissent bien les parades à adopter pour préserver leurs jardins.
Le réchauffement climatique ayant des répercussions bien visibles, ces gestes simples devront être adoptés par la majorité des jardiniers du pays qui n’en tireront que des bénéfices et se faciliteront la tâche.
Vous voulez profiter de votre été sereinement ? Suivez le guide…
1- Je plante à l’automne
Pourquoi planter à l’automne ?
Les végétaux récemment plantés ont un système racinaire en formation. Sachant cela, on comprend mieux pourquoi une plantation printanière demandera bien plus d’entretien au niveau des arrosages surtout le premier été.
À l’inverse, si vous plantez à l’automne, les conditions de reprise sont idéales. En effet, la terre est encore chaude et les pluies sont abondantes. Ainsi, vos plantes auront tout le temps de former des racines fortes, nombreuses. Elles s’étaleront aussi bien à la verticale pour puiser de la fraîcheur et des éléments nutritifs, qu’à l’horizontale. Vos végétaux seront plus facilement capables de résister aux conditions climatiques estivales. Cependant, attention, les végétaux peu rustiques devront être plantés au printemps afin de ne pas être détruits par le gel en hiver !
Retrouvez toutes les étapes nécessaires à une bonne plantation.
Astuce de pro
Si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté, voici une astuce qui va vous aider à obtenir des plantes plus fortes : en plus du compost et des autres amendements nécessaires selon la nature de votre sol, ajoutez de la poudre de mycorhizes lors de la plantation. Il s’agit de microscopiques champignons qui vivent en symbiose avec les racines des plantes. Ils permettent aux plantes d’absorber plus d’éléments nutritifs en prolongeant leur système racinaire. Vos végétaux vont ainsi se développer plus vite et seront bien moins sensibles aux diverses agressions (maladies, parasites) mais aussi aux conditions climatiques. Au passage vous ferez de belles économies en engrais et produits de traitement. Qui dit mieux ?
2- Je choisis mes plantes en fonction de mon sol et de l’exposition de mon jardin ou de mon balcon
Pour un jardin opulent et facile à entretenir, choisissez toujours des végétaux adaptés à votre type de sol.
Votre terre est caillouteuse, sablonneuse, pauvre et chez vous, il fait très chaud en été ? Optez pour des plantes purement xérophiles bien adaptées à la sécheresse et à la chaleur des régions du Sud comme l’helichrysum ou l’Aloé ‘Safari Sunrise.
Inspirez-vous dans notre catalogue de plantes pour terrain sec.
À contrario, si votre jardin est ombragé et offre une terre fraîche, acide et humifère, tablez sur les Camélias, Azalées, Rhododendrons et Hortensias.
La notion d’exposition est à moduler en fonction de votre région : une plante de plein soleil, pourra fort bien accepter la mi-ombre dans les zones les plus méridionales, elle réclamera ainsi moins de gestes d’arrosages.
3- J’anticipe et je protège le sol pour limiter l’évaporation
Notre conseil : choisir un paillage organique épais (au moins 15 cm) à étaler aux pieds des plantes qui ont un système racinaire superficiel comme par exemple le framboisier ou de celles qui réclament une terre constamment fraîche comme les Hostas ou les Canas, permettra :
- de limiter la concurrence en eau des herbes folles qui ne pourront plus germer ;
- de nourrir le sol en se décomposant au fil du temps ;
- de protéger la pédofaune et les micro-organismes présents dans le sol qui assurent son équilibre et sa fertilité ;
- et de maintenir la terre fraîche plus longtemps en limitant l’évaporation.
Vous y gagnerez en temps et en énergie et vous ferez également de conséquentes économies sur votre facture d’eau.
Nous parlons bien ici de paillage organique (BRF, feuilles mortes, paille..) et non de bâches en PVC noir… Ces dernières, en plus de transformer votre jardin en sac poubelle géant fort peu esthétique, ne sont pas écologiques et réchauffent le sol en été.
4- J’aménage mon jardin pour conserver un maximum d’eau
J’installe des récupérateurs d’eau de pluie
De plus en plus récurrentes, les restrictions en eau occasionnent bon nombre de pertes au jardin en été.
L’automne est la saison idéale pour aménager une cuve de récupération d’eau de pluie. Plus elle sera volumineuse, plus vous serez aptes à tenir longtemps. Si vous n’avez pas les moyens d’installer ce type de citerne enterrée, il existe de simples récupérateurs d’eau de pluie. Ces derniers sont à placer sous les gouttières pour conserver un maximum d’eau venue du ciel. Il existe même des récupérateurs au design travaillé qui s’installent sur un simple balcon.
N’oubliez pas que cette eau a un gros avantage : elle ne contient pas de calcaire ni de produits de traitements chimiques comme l’eau du robinet, elle peut donc être utilisée sur les plantes acidophiles sans risque.
Comment planter sur un terrain pentu ?
Il est difficile de conserver des plantes sur les terrains pentus où l’eau ruisselle sans s’attarder. La terre sèche alors très vite en été, et en hiver, l’érosion et le lessivage emportent la majorité des nutriments….
La création de paliers de culture soutenus par des murets de pierres sèches comme les restanques provençales offrent une solution de choix ! D’autant que ces murets vont servir d’abris à une faune très variée, favorisant ainsi la biodiversité.
Vous pourrez planter sur ces paliers des odorantes lavandes, de spectaculaires Agapanthes, ou de vaporeux Céanothes pour créer un jardin d’inspiration méditerranéenne. Vous pouvez également y installer des arbres fruitiers pour réaliser votre verger, ou des vivaces ornementales plus classiques en jouant sur les contrastes de couleurs et de formes.
Autre méthode, celle de la création d’une baissière ou ‘swale’, qui permet en utilisant la pente, de conduire l’eau de ruissellement dans un fossé spécialement créé pour l’occasion. Ce dernier sera surmonté d’une butte accueillant les cultures. Il est ainsi possible de créer plusieurs baissières sur son terrain qui seront délestées par des fossés en cas de trop plein, eux-même reliés à une cuve de récupération d’eau de pluie.
Bref, les idées ne manquent pas pour récupérer la précieuse eau de pluie.
5- Comment faire si ma terre sèche vite et que je perds mes plantes ?
Comment planter dans une terre sèche ?
Une terre qui sèche vite est souvent sablonneuse ou caillouteuse. Pour planter dans ce type de sol vous avez deux choix :
- planter des végétaux adaptés comme des plantes grasses, méditerranéennes (ou assimilées) et autres plantes xérophiles de terrains pauvres supportant la sécheresse ;
- améliorer au mieux votre sol en ajoutant une bonne dose de compost et de terreau horticole d’excellente qualité, ce qui demande bien plus de travail et d’entretien que la première solution.
Si vous habitez en bord de mer, les embruns, le vent et parfois la salinité du sol imposent de nouvelles contraintes. Pas de panique ! Nous vous proposons toute une gamme de végétaux adaptés à ces situations.
N’oubliez pas de creuser une cuvette autour du pied de chaque plante pour retenir au mieux les eaux d’arrosage et paillez copieusement leurs pieds.
Comment créer des ombrages pour limiter l’évaporation ?
- plantez des végétaux de grand volume comme des arbustes, qui protégeront les plantes plus petites ;
- plantez des végétaux couvre-sol pour ombrager la terre naturellement et limiter l’évaporation ;
- créez des aménagements comme une pergola, ou simplement 4 piquets en bois qui recevront une toiture végétale (brande de bruyères, palmes, canisses…) et protégeront vos plantes les plus sensibles ;
- au potager, plantez les laitues sous vos tipis de haricots à rames et vos radis entre vos pieds de tomates.
- installez une voile tendue ou un filet d’ombrage, voire même ponctuellement un simple parasol le temps que la canicule disparaisse. Ceci est valable au jardin d’ornement comme sur un balcon.
- Ne tondez pas votre pelouse à ras, gardez une bonne épaisseur afin de créer un ombrage sur le sol et limiter l’évaporation.
Optimiser la ressource en eau, ou comment être moins esclave de l’arrosage ?
- En pleine terre comme au balcon, vous pouvez utiliser des rétenteurs d’eau. Ces petites granules se gonflent lors de l’arrosage pour contenir 500 fois leur volume en eau et la restituer au fur et à mesure des besoins. Vous trouverez cette poudre magique en coopératives agricoles ou sur Internet ainsi que dans quelques jardineries.
- Si vous préférez les techniques ancestrales, pensez aux oyas, ces récipients en terre cuite de taille diverses que vous pouvez enterrer au jardin. Une fois remplies, ces jarres poreuses distillent directement aux racines l’eau dont elles ont besoin. Notez que de petites oyas existent pour les plantes en pots !
- Arroser est pour vous une contrainte insoutenable ? Pensez à installer un système d’arrosage automatique par goutte à goutte branché sur un programmateur. Il se déclenchera, pile au bon moment, c’est à dire à la tombée de la nuit sans que vous n’ayez à intervenir. À vous les soirées paisibles ou festives et les longues vacances sans avoir à soudoyer un voisin !
- Retenez une notion importante : à part les cactus originaires des zones désertiques, aucune plante ne peut se passer totalement d’eau de longs mois durant sans souffrir, surtout en été, en plein soleil dans les régions méridionales. Une belle rocaille de cactées, plantes grasses et yuccas peut constituer la solution idéale si vous ne voulez pas arroser ni mettre en place un système automatique.